
Test Hollow Knight: Silksong – Le chef-d’œuvre tant attendu ?
ActuGaming.net
Test Hollow Knight: Silksong – Le chef-d’œuvre tant attendu ?
Hollow Knight: Silksong… Annoncé il y a déjà 7 ans sous la forme d’un DLC de Hollow Knight, du chemin aura été parcouru pour atteindre la forme qu’il a aujourd’hui. Il est devenu un Metroidvania d’une taille comparable au premier du nom, déjà considéré comme un des plus fournis du genre. Des posts l’attendant à chaque conférence aux articles se demandant si le développement se déroule sans accroc, il aura également fait couler beaucoup d’encre.
Nous avons été rassurés dès l’annonce de la date de sortie, la raison d’un tel temps d’attente n’a pas été des problèmes chez Team Cherry, bien au contraire. Ils se sont amusés pendant le développement, le succès énorme de leur précédent jeu leur a donné la possibilité de se lâcher et de mettre un maximum d’idées et de contenu dans Hollow Knight: Silksong. Comment cela se traduit-il pour nous en tant que joueurs ? Eh bien vous allez voir qu’il y en a des choses à dire.
Conditions de test : Nous avons joué une cinquantaine d’heures sur la version Steam pour atteindre environ 90 % de complétion. On espère n’avoir raté aucune grosse zone ou gros boss, mais avec Hollow Knight: Silksong, nous ne sommes jamais sûrs.
Un gameplay aux petits oignons
Une chose est flagrante dès les premiers déplacements de Hollow Knight: Silksong. Hornet est plus rapide, plus grande et plus agile que son prédécesseur. Cela rend l’entièreté de l’expérience très agréable, et elle répond avec perfection à chacune de nos demandes. Même face aux nombreuses difficultés du jeu, le gameplay précis nous empêche d’en vouloir à quelqu’un d’autre qu’à nous-mêmes.
En plus de ces différences, le gameplay est rempli de petits détails qui peuvent passer inaperçus en regardant juste quelqu’un jouer, mais manette en main, c’est suffisant pour proposer une toute nouvelle expérience de jeu au-delà des similitudes.
Par exemple, Hornet se soigne de trois PV, mais pour avoir accès à ce soin, il faut frapper plus longtemps. De plus, la majorité des boss et des obstacles nous font deux dégâts. C’est très particulier, et le résultat fait qu’on oscille constamment entre être en pleine santé et être aux portes de la mort. Ça ne parait pas grand-chose comme ça, mais c’est toute la manière d’appréhender le jeu qui en est affectée.
En combat ou en exploration, il nous faut un petit temps d’adaptation. Le pogo en diagonale (coup aérien vers le bas, nécessaire pour rebondir sur les ennemis ou sur les obstacles), obligatoire en début de partie, en aura déboussolé plus d’un. Heureusement, très vite, on peut débloquer d’autres movesets pour Hornet. Attaque aérienne, au sol, en sprintant… on ne dirait pas, mais il y a beaucoup de variété dans chacun des emblèmes. On nous fait même le plaisir de mettre à notre disposition le gameplay du premier Knight pour celles et ceux qui ont trop de mal à s’adapter aux mouvements de base de Hornet.
Une expérience vraiment pas sur mesure
Ces choix mettent en avant la philosophie du jeu, sûrement le prolongement de l’aspect DLC à l’origine du titre. Hollow Knight: Silksong est avant tout prévu pour les joueurs déjà fans de Hollow Knight. Il n’est pas impossible d’y jouer et de progresser en tant que débutant, mais si c’est votre cas, navré, mais vous n’avez pas été au cœur du développement.
Hollow Knight: Silksong est globalement plutôt ardu et tout n’est pas parfaitement expliqué. Nous ne parlons pas ici des mécaniques dictées par l’environnement, mais vraiment des mécaniques de base considérées comme acquises dès le commencement.
En revanche, oui, effectivement, les nouvelles mécaniques sont une vraie leçon de game design. De nombreuses fois, nous avons découvert des fonctionnements grâce aux décors ou au comportement des ennemis. On peut citer par exemple un ennemi qui sautille dans la lave pour nous inciter à faire de même. C’est très impressionnant la manière qu’à Team Cherry de nous apprendre des choses sans nous tenir la main.
Cette notion de difficulté plusieurs fois mentionnée méritait d’être davantage développée, puisque c’est sûrement le sujet principal autour de Hollow Knight: Silksong (en tout cas les premiers jours après la sortie du jeu). Oui, le jeu est difficile, non, il n’est jamais injuste.
Néanmoins, parfois, il est peut-être un peu trop cruel pour proposer une expérience optimale. De longues zones remplies d’obstacles sans banc pour se soigner et sauvegarder, plusieurs minutes de route avant de pouvoir retenter un boss (alors même que From Software, connu pour cela, ont fait disparaître ce point dans leurs derniers jeux), des arènes de combat interminables…
Malheureusement, à certains moments, la frustration prend le pas sur le plaisir de jeu. Soyez averti, il vous faudra une bonne dose de patience pour arriver au bout du jeu car la majorité des obstacles mentionnés sont obligatoires pour terminer l’aventure.
Pharloom, un monde plus vivant, plus réaliste
Le royaume de Pharloom est un endroit bien différent de Hallownest. Il parait bien plus vivant pour une raison très simple : Hornet est un personnage complet. Elle a une voix, discute avec les PNJ et possède une personnalité vibrante. Elle aide volontiers les insectes qu’elle croise, son bestiaire est rempli d’analyses amusantes et intéressantes sur les créatures qu’elle affronte. En bref, c’est très sympathique d’incarner Hornet.
D’ailleurs, les quêtes sont ici appelées « Souhaits ». On aide les habitants de Pharloom à réaliser leur souhait sans forcément attendre quelque chose en retour (certes, c’est mieux lorsqu’il y a une récompense). Même si le concept des souhaits est bien trouvé, leur exécution est un peu étrange. On se retrouve parfois avec des quêtes de MMORPG : « Tue 20 monstres », « récupère 30 matériaux », « apporte 300 perles » (qui sont l’argent dans le jeu). On se demande ce que ça fait là, alors que l’on n’a pas du tout envie de farmer autant en jouant à Hollow Knight: Silksong.
Le monde en lui-même a également un côté plus ancré dans le réel, avec des zones plus industrielles ou Hornet qui se bat avec des outils fabriqués par elle-même, et surtout, on tombe sur très peu de magie ou de choses mystiques. Cela donne une vibe bien particulière au titre et renforce certains messages sur la cruauté de Pharloom. On n’aimerait pas vivre dans cet endroit, là où les insectes sont réduits en esclavage et où absolument tout est payant, que ce soit de s’asseoir sur un banc jusqu’à entrer dans une boutique.
Comme on peut le voir, la construction de l’univers prend une place très importante dans le jeu, souvent au détriment du confort de jeu. Oui, on comprend pourquoi il n’y a pas de banc à cet endroit ou pourquoi il n’y a pas de voyage rapide ici. Tout a une logique dans l’univers, mais il n’empêche que ça rend le jeu épuisant dans certaines zones.
Petits insectes, mais contenu gargantuesque
Tout cela est un mal pour un bien, qui nous permet d’avoir un jeu qui fourmille de détails. Ce qui renforce notre sentiment d’appartenance à l’univers et par extension nous fait nous attacher à la vie de tous ces insectes. On les rencontre 5 minutes, on lit que quelques lignes de dialogues et pourtant, très vite, leur sort nous importe.
La crédibilité de l’univers a un coût. Ce qui est dépeint dans Hollow Knight: Silksong, c’est un monde très sombre. Mais le choix a été de malgré tout porter un message d’espoir. Incarné principalement par Sherma, un petit pèlerin naïf que vous avez sans doute vu passer. On se demande comment un être aussi faible peut suivre le même chemin dangereux que nous tout en restant en permanence de bonne humeur.
Et c’est important d’être attaché à l’univers lorsque vous allez y passer autant de temps. Vous allez connaître par cœur les couloirs de Pharloom. Et pourtant pas tout à fait… Il y a tellement de secrets, de murs dérobés qu’il n’est pas rare de repasser deux, trois, quatre fois dans la même zone. Une cinquantaine d’heures passées sur le jeu, et il nous arrive d’encore découvrir de nouveaux recoins, voire des chemins vers des biomes entiers cachés.
On ne se lasse jamais de toutes ces découvertes. Il y a cet émerveillement un peu enfantin toujours présent, même si on a parfois l’impression que le jeu ne nous récompense pas assez pour explorer. On casse un mur qui donne sur un parcours de quelques minutes, tout ça pour avoir un peu d’argent ou un objet à équiper quasiment inutile. C’est le genre de scénario que vous allez vivre de nombreuses fois.
Combiné au choix des récompenses peu impactantes de début de partie, ça donne le sentiment de ne pas progresser pendant les premières heures du jeu. Un comble pour un Metroidvania, puisque la montée en puissance est bien trop faible. Ce point négatif est peu à peu gommé lors de la progression, en milieu/fin de partie, où le gain de force est d’un coup beaucoup plus notable.
L’art a une place centrale
Il ne faut pas beaucoup de temps passé à parcourir les premières zones pour comprendre qu’artistiquement, on a affaire au haut du panier. Les décors sont magnifiques, les animations très détaillées. Mais plus on parcourt de zones, plus on s’en rend compte : malgré le cadre assez restreint du monde souterrain des insectes, les environnements arrivent à rester variés tout au long du jeu. Au niveau de la musique, Christopher Larkin nous a encore offert une bande originale d’excellente facture, bien qu’un peu inégale par moments, car beaucoup trop discrète.
Mais l’art n’est pas seulement célébré dans les composants de base du jeu vidéo : Hollow Knight: Silksong respire l’art, la création et l’expression sous toutes leurs formes rien que dans le nom du jeu, qui n’est pas choisi au hasard. Hornet peut jouer de la musique, et c’est d’ailleurs une mécanique très importante pour progresser dans le jeu.
La principale façon qu’a Team Cherry de transmettre cette passion, c’est à travers les boss. De manière générale, ils sont l’un des gros points forts du jeu. Il y en a des dizaines, ils sont tous différents et un soin particulier est apporté à leur moindre pattern.
Mais ils sont encore plus marquants lorsqu’ils sont directement liés à une forme d’art, que ce soit la danse, la musique ou encore le théâtre. Sans rentrer dans les détails, le tout se lie parfaitement et on arrive à ressentir une grande variété d’émotions sur ce qu’on pensait être de vulgaires boss.
Cependant, il ne faut pas forcément y voir ici un intérêt exclusif aux domaines extérieurs. Pour faire un jeu de la sorte, Team Cherry aime également le jeu vidéo et on ressent principalement un amour du Souls-Like et du Metroidvania. Rien que les animations de Hornet sont un discret hommage à Alucard, le héros d’un des précurseurs du genre, Castlevania: Symphony of the Night.
Un dernier point, un peu étrange après autant de temps de développement, concerne la traduction. Vous avez peut-être vu les polémiques et le review bombing au sujet de la traduction chinoise. Sans pouvoir trop s’exprimer au sujet de celle-ci, la traduction française possède également quelques problèmes de relecture. Il n’y a pas tant de texte, mais celui-ci comporte pas mal de fautes de frappe. Un peu étonnant que ça soit passé entre les mailles du filet.
L’article Test Hollow Knight: Silksong – Le chef-d’œuvre tant attendu ? est disponible sur ActuGaming.net
Leave a Comment